Un cortège de gens plus ou moins honorables. Quelques-uns sourient dans le vide avec sérénité. Ils sont nus. Une auréole à la tête des premiers qui ont su prendre la place. Les plus petits en queue.
On passe entre les arbres qui s’inclinent. Les esprits qui se sont réfugiés derrière les étoiles regardent. La curiosité vient de partout. La route s’illumine.
Dans le silence digne, si quelqu’un chante c’est une douce voix qui monte et personne ne rit. La chanson est connue de tous.
On passe devant la maison d’un poète qui n’est pas là. La pluie qui tombait sur son piano, à travers le toit, l’a chassé.
Bientôt, c’est un boulevard bordé de cafés où la foule s’ennuie. Tout le monde se lève. Le cortège a grossi.
Enfin par l’avenue qui monte la file des gens s’éloigne, les derniers paraissent les plus grands. Les premiers ont déjà disparu.
Derrière un monument d’une époque oubliée le soleil se lève en rayons séparés et l’ombre des passants lentement s’efface. Les rideaux sont tirés.
Prose / Poémes d’Pierre Reverdy
Un cortège de gens plus ou moins honorables. Quelques-uns sourient dans le vide avec sérénité. Ils sont nus. Une auréole à la tête des premiers qui ont su prendre la place. Les plus petits en queue.
On passe entre les arbres qui s’inclinent. Les esprits qui se sont réfugiés derrière les étoiles regardent. La curiosité vient de partout. La route s’illumine.
Dans le silence digne, si quelqu’un chante c’est une douce voix qui monte et personne ne rit. La chanson est connue de tous.
On passe devant la maison d’un poète qui n’est pas là. La pluie qui tombait sur son piano, à travers le toit, l’a chassé.
Bientôt, c’est un boulevard bordé de cafés où la foule s’ennuie. Tout le monde se lève. Le cortège a grossi.
Enfin par l’avenue qui monte la file des gens s’éloigne, les derniers paraissent les plus grands. Les premiers ont déjà disparu.
Derrière un monument d’une époque oubliée le soleil se lève en rayons séparés et l’ombre des passants lentement s’efface. Les rideaux sont tirés.