Enfin le printemps nous donne
Sa couronne,
Et ses parfums précieux ;
Enfin parmi les prairies
Refleuries
S’égarent nos pas joyeux.
Vois à travers le feuillage
Du rivage,
Frémir le lac doux et pur !
Plus loin, vois, ô ma compagne !
La montagne
Briller dans les champs d’azur !
As-tu vu, de ta fenêtre
Disparaître
Du soir les riches couleurs ?
As-tu senti, sur la plaine.
Quelle haleine
Monte des lilas en fleurs ?
Le cœur, au printemps suave,
Sans entrave,
N’est-ce pas ? Peut s’élever.
Tout aspire ce mystère
Dont la terre
S’enveloppe pour rêver.
Mais, plus que cette nature
Grande et pure,
Plus que les teintes des cieux ;
Bien plus que l’azur de l’onde
Si profonde,
Et que les monts glorieux ;
Plus que l’haleine surprise
De la brise
Dans les longs plis du rideau,
J’aime entre les fleurs écloses
Et les roses,
Voir briller ton œil si beau :
Ô toi, mon amour suprême !
J’aime, j’aime
Ton souris plein de douceur,
Ton souris qui me fait vivre,
Qui m’enivre
Et met le ciel dans mon cœur.