J’ai peut-être mis au vestiaire plus que mes vêtements. Je m’avance, allégé, avec trop d’assurance et quelqu’un dans la salle a remarqué mes pas. Les rayons sont pleins de danseuses.
Je tourne, je tourne sans rien voir dans les flots de rayons des lampes électriques et je marche sur tant de pieds et tant d’autres meurtrissent les miens.
Quel bal, quelle fête ! J’ai trouvé toutes les femmes belles, tous mes désirs volent vers tous ces yeux. Tant qu’a duré l’orchestre j’ai tourné des talons sur un parquet ciré, plein d’émotion, et mes bras sont rompus d’avoir supporté tant de proies qu’il a fallu lâcher.
Mais l’orchestre s’est tu, les lampes éteintes ont laissé s’alourdir la fatigue. Au vestiaire, on m’a rendu un chaud manteau contre le gel, mais le reste ? Il me manque pourtant quelque chose. Je suis seul et je ne puis lutter contre ce froid.
Prose