La pluie d’or sur la vague
Et le trou noir des ailes
Au mur le parapet glissant laisse filtrer le vide malgré les chaînes d’arbres
Au ciel la porte s’ouvre et la clarté y passe comme une boule d’eau qui tombe se gonfle énorme au moment d’éclater
C’est le jour
Et sous les ruisseaux d’ombre le souffle de la nuit bat encore par moments
Puis le cri du réveil sous les flèches les fenêtres qui s’ouvrent
Et les têtes poussées dehors dans le soleil
Dans l’enchevêtrement des rayons devant le trottoir de l’église
Plus de mains vers le toit bordé d’éclairs
Plus de regards lancés plus haut que les mansardes
Rien que des signes bleus indiquant le chemin
Par où vient le cortège serré des anges des mésanges
Entre les haies de feu
Les têtes flottent au-dessus du courant d’air qui vibre
Et par vagues viennent sauter le pont
On entend des chansons mêlées de dialogues
des cris et des échos
Dans le tournant des murs des groupes arrêtés les yeux fixant le cours limpide des nuages
Alors le pavé creux résonne
les chevaux marchent d’un pas égal
Et tout dans le quartier semble marcher d’un bloc
Vers le même signal
Même les arbres
Même le parapet
Et les groupes de marbre
les passants réveillés
les portes des maisons
les rêves envolés
Et l’air de la chanson
Enfin la part du ciel qui devient noire et tombe
C’est l’endroit que l’on voyait le mieux
Sous le balcon
Et puis la nuit revient
Un œil bleu la surveille
Derrière le volet une lampe qui veille