Henri Durand

La mort d’un ami (2).

Bercés d’un fol espoir, nous aimions tous à dire
Le cœur ému d’amour aux accords de sa lyre :
           Pour nous seront ses chants,
Au pays bien-aimé seront les fleurs nouvelles...
Mais Christ le conviait aux hymnes éternelles
           Des anges triomphants !
 
Adieu, chants de printemps, échos de nos rivages,
Portés en un seul jour, par le vent des orages,
           Sur les bords d’un tombeau ;
Tes chants et tes échos ne sont plus pour la terre
Où naît la pâle fleur du manteau funéraire :
           Ton ciel est le plus beau !
 
A toi, mon jeune ami, la céleste harmonie,
Les mystères profonds d’une étude infinie,
           Les trésors de l’amour !
A nous les saints regrets, les pleurs, la repentance,
Les combats de ce monde et la douce espérance
           De te rejoindre un jour !

Poésies complètes (1858)

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