Pierre Reverdy

Jour monotone

A cause de l’eau le toit glisse
A cause de la pluie tout se fond
Le pétrole l’alcool et ma faible bougie
Ont incendié la maison
 
Un jardin sans oiseaux
 
 
Un jardin sans bruit
 
Vous allez cueillir des fleurs noires
 
Les feuilles ne sont jamais vertes
 
Toutes les épines sont rouges
 
Et vos mains sont ensanglantées
 
Dans l’allée du milieu passe une procession
 
Par la fenêtre de la morte
 
Où brûle un cierge
 
Il sort une lente chanson
 
C’était elle et l’autre
 
La voisine aussi
 
Tout le monde chante à tue-tête
 
 
Et dans l’escalier où l’on rit
Quelqu’un qui tombe pousse un cri
Un chien se sauve
 
On n’entend pleurer que la pluie
Autres oeuvres par Pierre Reverdy...



Haut