Mon doigt saigne
Je t’écris
Avec
Le règne des vieux rois est fini
Le rêve est un jambon
Lourd
Qui pend au plafond
Et la cendre de ton cigare
Contient toute la lumière
Au détour du chemin
Les arbres saignent
Le soleil assassin
Ensanglante les pins
Et ceux qui passent dans la prairie humide
Le soir où s’endormit le premier chat-huant
J’étais ivre
Mes membres mous pendent là
Et le ciel me soutient
Le ciel où je lave mes yeux tous les matins
Ma main rouge est un mot
Un appel bref où palpite un sanglot
Du sang versé sur le papier buvard
L’encre ne coûte rien
Je marche sur des taches qui sont des mares
Entre des ruisseaux noirs qui vont plus loin
Au bout du monde où l’on m’attend
C’est la fontaine ou les gouttes de sang qui coulent de mon cœur que l’on entend
Un clairon dans l’azur sonne la générale