Pierre Reverdy

O

Il y a des mains qui passent
Quelque chose passe dans le vent
Trois têtes au moins se balancent
Mes yeux partent à fond de train
J’arriverais à temps
Mais un poing me retient
 
Un homme est tombé
 
Quelqu’un est sorti et n’est pas rentré
 
Au cinquième la lampe est toujours allumée
 
Dans la nuit
Sous la pluie francs cinquante de taxi
 
Le numéro tombe à l’eau
 
Elle passe devant la bouche d’égout
 
Le trou
 
Quel dégoût
 
La pendule qui bat dans la maison est comme un cœur
 
Il y a des moments où l’on voudrait être meilleur
 
Ou tuer quelqu’un
 
 
Là il y a un piège
 
Un chat noir file sur la neige
 
Et des gens !
 
Des gens que je crains moins que les agents
 
La lune est fatiguée de regarder la nuit
 
Elle est partie
 
Et je vais m’y mettre
 
La porte ne me sert de rien ni la fenêtre
 
Je prie pour émouvoir le concierge du paradis
Celui où tu vis
 
heures /
 
Dans la vie je me serai toujours levé trop tard
 
Le temps est passé
Je n’ai rien fait
 
Une ombre glisse entre cour et jardin
Je serai là encore demain matin
Sur le trottoir
 
Des visages flottent là-bas dans le brouillard
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