Pierre Reverdy

Course

On peut regarder de travers
 
Tous ceux qui passent sous l’averse
 
Les voix qui criaient à l’envers
 
Et les animaux en détresse
 
A peine relevés du ciel
 
Sous les têtes tranchées aux lames des rayons
 
Quand le soleil fond sur les larmes
 
Que les yeux perdent leur aplomb
 
Dans les yeux qu’ils regardent
 
La chute au fond de la raison
 
Le tonnerre des voix qui grondent
 
Sous la voûte éclatante où s’engouffre le monde
 
La terre était pleine de trous
 
Le ciel restait toujours limpide
 
Et les mains cherchaient dans le vide
 
L’horizon qui n’existe pas
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