C’est l’été, de jeunes garçons, des enfants, font le tour des alignements de Carnac en racontant aux touristes le mystère des pierres levées.
Bien sûr, ils ont appris cela par cœur, mais leur voix monocorde et chantante garde le charme secret du rêve éveillé, comme s’ils y croyaient, comme s’ils y étaient.
Le même charme que celui des petites filles qui vendent les colliers de coquillages au pied du phare d’Eckmùhl, ou qui disent devant les rochers de Saint-Guénolé, la triste histoire d’un préfet ou d’un sous-préfet emporté par une lame de fond avec sa petite famille, un jour de grande marée.
La Bretagne, la poésie c’est le même pays, celui de Sévy Valner qui ressemble à ces enfants.
Est-il poète simplement parce qu’il est jeune ou surtout parce qu’il est Breton ?
Sans l’avoir entendue il a déjà répondu à la question.
« Il suffit peut-être de le demander à la nuit, quand elle se drape d’un linceul vert-de-gris et parle à travers l’oubli. »