François Coppée

À Mademoiselle Jane Sabatery.

J’ai quitté la mère patrie
Pour voir, par un minuit bien clair,
Le ciel refléter dans la mer
Sa merveilleuse orfèvrerie.
 
Hélas ! aux côtes d’Algérie,
Règne un impitoyable hiver.
Les nuits sont du noir de l’enfer ;
Aucune n’est d’astres fleurie.
 
Mais, mon enfant, votre beauté
Est comme un firmament d’été
Étincelant, pur et sans voiles ;
 
Et, si sombres que soient les cieux,
Le Poète, admirant vos yeux,
Ne regrette plus les étoiles.

Sonnets intimes et poèmes inédits (1911)

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