Aloys, songes-tu quelquefois au poète
Qui t’attirait naguère entre ses deux genoux
Et, mettant un baiser sur tes cheveux si doux,
Admirait ton teint frais et ton rire de fête ?
Lui se souvient de toi. Devant ta blonde tête
Il éprouvait, hélas ! comme un regret jaloux ;
Car, privé du bonheur du père et de l’époux,
Il vieillit, solitaire, et sa vie est mal faite.
Cher petit Aloys, ô fils de mon ami,
Que l’ange du Seigneur qui te veille, endormi,
Te fasse prendre un jour la route droite et sûre ;
Et, demeurant la joie et la fierté des tiens,
En ton regard viril garde la clarté pure
Que dans tes yeux d’enfant mit le ciel d’où tu viens.