Le jour du mariage
Bien gravement s’engage
L’amour malin ;
Mais souvent, pour se rendre,
On le contraint d’attendre
Au lendemain.
Dans ce jour d’épouvante,
On fuit, on est tremblante,
Et puis enfin
On commence à s’y faire,
Et l’on est moins sévère
Le lendemain.
La vie est un beau songe,
Si l’amour le prolonge
Jusqu’à la fin.
Caressons son enfance,
Tant que luit l’espérance
D’un lendemain.
Ce dieu, qui nous enivre,
Au jour le jour veut vivre ;
C’est son destin.
Loin de lui la prudence :
Il s’enfuit dès qu’on pense
Au lendemain.
Pour garder son empire,
Avec un doux sourire,
Chaque matin
Offrez nouvelle grâce ;
Sans s’en douter qu’il passe
Au lendemain.