Depuis combien de temps
Vois-tu le monde ainsi ?
Depuis combien de temps
Es-tu si assombri ?
Je ne permettrai pas
A tes yeux de faner.
Je ne permettrai pas
A tes lèvres de sombrer.
Alors je butine
Ces étincelles qui fondent.
Je les aligne
Et les replace en ronde
Aux creux de tes mains
Que je pose sur les miennes
Pour souffler sur ce grain
De folie qui regerme.
Il pousse vite,
Il pousse rapidement,
Il enlace tes bras,
Puis ton cou ardemment,
La couleur reteinte petit à petit ta peau,
Ton torse suinte d’un intense renouveau :
Celui de la joie,
De vivre simplement
Qui refait enfin loi
Dans ce corps virulent.
Que tu es beau, lorsqu’enfin tu vis,
Que tu es beau, lorsqu’enfin tu souris.