Il vit cette perle bleutée,
Dont il ignorait presque tout,
Et demanda, intéressé,
Ce que nous y faisions, nous.
Je me tus un instant,
De l’amertume plein le cœur,
Et, douloureusement, pris le temps
De lui conter les horreurs :
“ Là-bas, ils arrachent.
Ils arrachent les arbres, ils arrachent les nids,
Ils arrachent les poils, ils arrachent la vie,
Ils arrachent le froid et laissent place aux flammes,
Ils instaurent les normes et arrachent le charme,
Ils arrachent aux coquillages leurs perles,
Ils arrachent aux mines leurs diamants,
Ils arrachent le sang de la terre,
Et s’en vantent dignement.
Ils arrachent de leur propre cœur ce que, beaucoup plus tôt, ils y avaient planté :
Amour, bienveillance, valeurs, ce qui faisait leur humanité. ”