Pour évoquer les jours défunts
Il m’a suffi de quelques roses :
J’ai respiré dans leurs parfums
Tes lèvres closes.
Je sais des jasmins d’occident
Aussi veloutés que ta gorge ;
Tes cheveux blonds sont cependant
Moins blonds que l’orge.
Les violiers ont pris tes yeux ;
Ton rire a passé dans la brise,
Ton joli rire insoucieux
Qu’un sanglot brise ;
Et les immortelles de mer,
Qui s’ouvrent dans les dunes blanches,
Ont la senteur de miel amer
Qu’avaient tes hanches...
Et c’est toi toute, gorge et front.
Vieillis, pâlis, languis, qu’importe ?
L’aube a des lys qui me rendront
Ta beauté morte.