À R. Albaret.
Newton, voyant tomber la pomme,
Conçut la matière et ses lois :
Oh ! surgira-t-il une fois
Un Newton pour l’âme de l’homme ?
Comme il est dans l’infini bleu
Un centre où les poids se suspendent,
Ainsi toutes les âmes tendent
À leur centre unique, à leur Dieu.
Et comme les sphères de flammes
Tournent en s’appelant toujours,
Ainsi d’harmonieux amours
Font graviter toutes les âmes.
Mais le baiser n’est pas permis
Aux sphères à jamais lancées ;
Les lèvres, les regards amis
Joignent les âmes fiancées !
Qui sondera cet univers
Et l’attrait puissant qui le mène ?
Viens, ô Newton de l’âme humaine,
Et tous les cieux seront ouverts !