Pierre Reverdy

Nocturne

La rue est toute noire et la saison n’a pas laissé de traces. J’aurais voulu sortir et l’on retient ma porte. Pourtant là-haut quelqu’un veille et la lampe est éteinte.

Tandis que les becs de gaz ne sont plus que des ombres, les affiches se poursuivent le long des palissades. Écoute, l’on n’entend le pas d’aucun cheval. Cependant un cavalier géant court sur une danseuse et tout se perd en tournant derrière un terrain vague. La nuit seule connaît l’endroit où ils se réunissent. Dès le matin ils auront revêtu leurs couleurs éclatantes. A présent tout se tait. Le ciel cligne des yeux et la lune se cache entre les cheminées. Les agents muets et sans rien voir maintiennent l’ordre.

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