François-Marie Robert-Dutertre

Le chant du travail.

Pourquoi convoiter l’opulence,
Lorsqu’on a bon œil et bon bras ?
Quand le cœur est plein de vaillance,
On est heureux en tous états.
 
Allons ! travailleurs, à l’ouvrage !
N’envions point les courtisans.
Point de blason, mais bon courage !
C’est la devise aux artisans.
 
D’un bruit de joyeuse cadence
Faisons retentir nos travaux ;
On sait que chez nous l’abondance
Entre à l’appel de nos marteaux.
 
Allons ! travailleurs, à l’ouvrage !
N’envions point les courtisans.
Point de blason, mais bon courage !
C’est la devise aux artisans.
 
Les bois, les métaux ou la pierre
Se façonnent sous nos outils,
Et du maître en chaque carrière,
Le progrès passe aux apprentis.
 
Allons ! travailleurs, à l’ouvrage !
N’envions point les courtisans.
Point de blason, mais bon courage !
C’est la devise aux artisans.
 
Si du goût, dans l’Europe entière,
La France est le porte-étendard,
C’est que de la brute matière
Nous faisons des chefs-d’œuvre d’art.
 
Allons ! travailleurs, à l’ouvrage !
N’envions point les courtisans.
Point de blason, mais bon courage !
C’est la devise aux artisans.
 
Pour mieux braver chaleur ou glace,
L’espoir nous dit qu’au bout du jour,
L’amour, ce baume qui délasse,
Nous attend à notre retour.
 
Allons ! travailleurs, à l’ouvrage !
N’envions point les courtisans.
Point de blason, mais bon courage !
C’est la devise aux artisans.
 
Aimer pour embellir la vie ;
S’entraider par fraternité ;
Défendre au besoin la patrie :
Voilà toute l’humanité.
 
Allons ! travailleurs, à l’ouvrage !
N’envions point les courtisans.
Point de blason, mais bon courage !
C’est la devise aux artisans.

Les loisirs lyriques (1866)

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