Charles Guérin

Avec ses espaliers de luxure et de fastes.

                 A Albert Samain
 
Avec ses espaliers de luxure et de fastes
Le jardin merveilleux où règne ton infante
Dans la grande lumière étage ses terrasses
Et domine mon val aux vergers de silence.
 
Val paisible où le vol léger des feuilles lentes
Soupire sous l’adieu d’un ciel d’automne chaste...
Au bord des sources dont l’azur miroite et tremble
Les tourterelles d’or trempent leurs ailes lasses ;
 
Parmi le clair chagrin des trembles qui s’égouttent,
Le groupe harmonieux des amantes écoute
Décroître au fond des bois l’humain sanglot des cors ;
 
Et, dans la brume où le poète aux doigts pensifs
De roses sans parfum enguirlande les ifs,
Plane l’impérial épervier de la Mort.

Le cœur solitaire (1896)

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