Le sable dit au liège : «
Comme le lit de sa plus belle nuit je moule ses formes qui suspendent en leur centre la navette de la mer.
Je la flatte comme un chat, à la démembrer vers tous ses pôles.
Je la tourne vers l’ambre, d’où fusent en tous sens les
Broadways électriques.
Je la prends comme la balle au bond, je l’étends sur un fil. j’évapore jusqu’à la dernière bulle ses lingeries et, de ses membres jetés, je lui fais faire la roue de la
seule ivresse d’être. »
Et le liège dit au sable : «
Je suis la palette de son grain, je creuse le même vertige à la caresse.
Je l’abîme et je la sublime, ainsi les yeux mi-clos jusqu’à l’effigie de la déité immémoriale au long du sillage des pierres levées et je vaux ce que pour son
amant, la première fois qu’elle s’abandonne, elle pèse dans ses bras. »