Ne crains pas l’ombre noire de mon cierge éteint
ni le rouge et si sombre sceau de mon tétin
Je suis dans mon cercueil plus heureux qu’une perle
l’océan de la nuit froide sur moi déferle
La mort est plus vaste que nos modestes cieux
nos lits de ténèbres inutiles pour eux
C’est à peine si nous aurons été sur terre,
qu’une erre de gibiers laissée dans les fougères
Alors, cloître de pierre, ou maison de velours
qu’importe si nos cœurs ont perdu leur tambour
nous alignons nos télescopes dérisoires
et partout, des os blancs d’éléphants faits d’ivoire
Tous tendent leur planétaire de calcium,
vers de majestueux apodytériums
L’univers n’est que bains et antiques ruines
mangées de pétales, de branches d’Albertines
Un bassin dont les eaux, sont figées par le temps,
et sa voûte incrustée de mica transparent,
de lapis-lazulis, de boucles et de nonzes
constellés de navrures, d’onyx et de bronzes
Tout brille, brûle, se consume et enfin meurt
à chaque braise naît sa rose de fureur
Les galaxies déroulent leur douce coquille
tapissée de rubis aux reflets d’escarbilles
une sobre écharnure y restait d’un griffon
Sur cette grande table, un bout de ses flans blonds
des camées mauves éclaboussés de groseilles
des émaux abeillés et leurs ruches d’abeilles
Lunes dans le ciel ou bien torches en forêt,
myriades d’étoiles ou homme traqué ?
Des systèmes solaires brusquement s’effondrent
Quel bazar dans l’espace, on se croirait à Londres
Mycelium d’étoile, et rhizome opalin
à qui mieux que l’oubli est le moins incertain
Dès la fin de ces vers, ne suis-je point encore
qu’un simple poète plutôt qu’un manticore
Celui du zodiaque au regard péridot
dans la constellation d’un jeu de taro
Lame à tranche bleutée dans la main d’un scaeve
qui en les surcoupant, eut une vie trop brève
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samedi 15 Janvier 2022 par Alain Cabello-Mosnier
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