Et si j’avais besoin de moi
d’un vrai sommeil blond de
même qu’un éveil d’une ville
s’évadant dans la jungle ou
le sable flairée nocturne flairée
d’un dieu hors rite ou de toi
d’un temps de mil et d’entreprise
et si j’avais besoin d’une île
Bornéo
Sumatra
Maldives
Laquedives
si j’avais besoin d’un
Timor parfumé de sandal
ou de
Moluques
Ternate
Tidor
ou de
Célèbes ou de
Ceylan
qui dans la vaste nuit magicienne
aux dents d’un peigne triomphant
peignerait le flux et le reflux
et si j’avais besoin de soleil
ou de pluie ou de sang
cordial d’une minute d’un petit jour inventé
d’un continent inavoué
d’un puits d’un lézard d’un rêve
songe non rabougri
la mémoire poumonneuse et le cœur dans la main et si j’avais besoin de vague ou de misaine ou de la poigne phosphorescente d’une cicatrice éternelle
qui donc
qui donc
aux vents d’un peigne triomphant
peignerait une fumée de climats inconstants
qui donc
qui donc
O grande fille à trier sauvage condamnée
en grain mon ombre
des grains d’une clarté
et qui savamment entre loup et chien m’avance
attentif à bien brouiller les comptes