pour saluer
Edouard
Maunick
Si nous voulons réappareiller l’abeille dans les campê-chiers du sang
Si nous voulons désentraver les mares et les jacinthes d’eau
Si nous voulons réfuter les crabes escaladeurs d’arbres et dévoreurs de feuilles
Si nous voulons transformer la rouille et la poussière des rêves en avalanche d’aube
Qu’es-tu...
Toi qui comprends ce que disent les îles
Et qu’elles se communiquent dans la marge des mers et dans le dos des terres dans leur jargon secret d’algues et d’oiseaux
Qu’es-tu comparse du feu et du flux et du souffle
Qu’es-tu venu nous dire en violence et tendresse
Sinon qu’à portée de la voix
A portée de la main et de la conque
A portée du cœur et du courage
Parole plus loin parole plus haut lèvent l’arbre-épée et
l’épée
Espérance à flanc d’abîme
Moissons vivantes de la
Mémoire.