des promesses qui éclatent en petites fusées de pollens fous des fruits déchirés
ivres de leur propre déhiscence la fureur de donner vie à un écroulement de paysages (les aperçus devenant l’espace d’un instant l’espace entier et toute la mémoire
reconquise) une donne de trésors moins abyssaux que révélés (et dévoilés tellement amicaux)
et puis ces détonations de bambous annonçant sans répit une nouvelle dont on ne saisit rien sur le coup sinon le coup au cœur que je ne connais que trop
soleils
oiseaux d’enfance déserteurs de son hoquet
je vois les négritudes obstinées
les fidélités fraternelles
la nostalgie fertile
la réhabilitation de délires très anciens
je vois toutes les étoiles de jadis qui renaissent et sautent
de leur site ruiniforme
je vois toute une nuit de ragtime et de blues
traversée d’un pêle-mêle de rires
et de sanglots d’enfants abandonnés
et toi
qu’est-ce que tu peux bien faire là
noctambule à n’y pas croire de cette nuit
vraie salutaire ricanement forcené des
confins à l’horizon de mon salut