Je t’emmerde geôlier
la fièvre avec aux dents le poignard des razzias la fièvre
avec aux dents la parole des torrents
la fièvre cheval de race doux faucon
de son palanquin me précède
Demeure faite de défaites
demeure faite de carènes vives
demeure faite de passiflore
demeure cent fois faite et défaite
demeure faite de dents de requins
ah sacrée demeure faite de tonnerres de dieu et de l’éclair
des sombres sucs qui sommeillent dans mes grands ceibas
le cri qui maudit n’existe plus sur moi
le mal de chaîne qui arrête nos chevilles
le mal de carcan qui pèse sur nos épaules
tout cela est dissipé dépouillé comme cet épi
dissipé comme l’anse accroche la lumière du beau temps
au bol de bruit de la mer
dépouillé comme toi
Volcan qui du sommet de ton crime
te précipites dans le suicide pour rejoindre au fond de
la mer tes complices à naître méditatifs marsouins et qui
attendent