Sophie d'Arbouville

La Sérénade

Mère, quel doux chant me réveille ?
Minuit ! c’est l’heure où l’on sommeille.
Qui peut, pour moi, venir si tard
Veiller et chanter à l’écart ?
 
Dors, mon enfant, dors ! c’est un rêve.
En silence la nuit s’achève,
Mon front repose auprès du tien,
Je l’embrasse et je n’entends rien.
Nul ne donne de sérénade
À toi, ma pauvre enfant malade !
 
Ô mère ! ils descendent des cieux,
Ces sons, ces chants harmonieux ;
Nulle voix d’homme n’est si belle,
Et c’est un ange qui m’appelle !
Le soleil brille, il m’éblouit...
Adieu, ma mère, bonne nuit !
 
Le lendemain, quand vint l’aurore,
La blanche enfant dormait encore ;
Sa mère l’appelle en pleurant,
Nul baiser n’éveille l’enfant...
Son âme s’était envolée
Quand les chants l’avaient appelée.

Poésies et nouvelles (1840)

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