Avec le bois tendre et dur de ces arbres, avec le cœur du chêne et
Fécorce du bouleau combien ferait-on de ciels, combien d’océans, combien de pantoufles pour les jolis pieds d’Isabelle la vague ?
Avec le cœur du chêne et
Fécorce du bouleau.
Avec le ciel combien fèrait-on de regards, combien d’ombres derrière le mur, combien de chemises pour le corps d’Isabelle la vague ?
Avec le cœur du chêne et
Fécorce du bouleau, avec le ciel.
Avec les océans combien ferait-on de flammes, combien de reflets au bord des palais, combien d’arcs-en-del au-dessus de la tête d’Isabelle la vague ?
Avec le cœur du chêne et
Fécorce du bouleau, avec le ciel, avec les océans.
Avec les pantoufles combien ferait-on d’étoiles, de chemins dans la nuit, de marques dans la cendre, combien monterait-on d’escaliers pour rencontrer
Isabelle la vague ?
Avec le cœur du chêne et
Fécorce du bouleau, avec le ciel, avec les océans, avec les pantoufles.
Mais
Isabelle la vague, vous m’entendez, n’est qu’une image du rêve à travers les feuilles vernies de l’arbre de la mort et de l’amour.
Avec le cœur du chêne et
Fécorce du bouleau.
Qu’elle vienne jusqu’à moi dire en vain la destinée que je retiens dans mon poing fermé et qui ne s’envole pas quand j’ouvre la main et qui s’inscrit en lignes étranges.
Avec le cœur du chêne et
Fécorce du bouleau, avec le ciel.
Elle pourra mirer son visage et ses cheveux au fond de mon âme et baiser ma bouche.
Avec le cœur du chêne et
Fécorce du bouleau, avec le ciel, avec les océans.
Elle pourra se dénuder, je marcherai à ses côtés à travers le monde, dans la nuit, pour l’épouvante des veilleurs.
Elle pourra me tuer, me piétiner ou mourir à mes pieds.
Car j’en aime une autre plus touchante qu’Isabelle la vague.
Avec le cœur du chêne et l’écorce du bouleau, avec le ciel, avec les océans, avec les pantoufles.