Plus blanche que la neige et les cristaux de sel
La flore de la nuit épanouit ses pétales
Et grandit remplissant les espaces du ciel
Où tel cheval d’azur hennit rue et détale
Vers des prairies semées de récentes étoiles à travers des moissons d’astres et de reflets
Du feu de quatre fers éclaboussant les voiles
Il plonge au plus profond des ténèbres de lait
Déroulant le ruban des cycles abolis,
Les plus courts fléchissant au poids des crépuscules
Pour avoir de trop près soleils aux feux pâlis approché la rougeur de la
Lyre et d’Hercule.
Mais la lune à cette heure en robe de mariée
Traîne à ses talons blancs la nébuleuse et blanc blanc comme le matin sur la mer pétrifiée
Le bélier de l’aurore apprête son élan
La comète à son front a mis ses étincelles
Belle négresse ô lune où vas-tu d’un pas lent
Retrouver ton époux aux yeux de mirabelle
Dont
Vénus bassina le lit d’un corps galant
Champagncs ruisselez dans les constellations
Si les vins sont pareils aux étoiles liquides
Retrouvons ô
Bourgogne en toi la création
Des monstres fabuleux de l’éther et du vide
Nous ferons apparaître en pressant les raisins
Mercure et
Jupiter et le
Cancer et l’Ourse
En dépit des flambeaux reflétés dans le vin
Et du soleil baigné dans la fraîcheur des sources
Toi bel après-minuit escorté de légendes
Entraîne encore un couple aux valses du désir afin que le buveur lassé te redemande
D’emplir son verre avec le sang des souvenirs.