Pierre Reverdy

Auberge

Un œil se ferme
 
Au fond plaquée contre le mur la pensée qui ne sort pas
 
Des idées s’en vont pas à pas
 
On pourrait mourir
Ce que je tiens entre mes bras pourrait partir
 
Un rêve
 
L’aube à peine née qui s’achève
Un cliquetis
Les volets en s’ouvrant l’ont abolie
 
Si rien n’allait venir
 
Il y a un champ où l’on pourrait encore courir
Des étoiles à n’en plus finir
Et ton ombre au bout de l’avenue
Elle s’efiace
 
On n’a rien vu
 
De tout ce qui passait on n’a rien retenu
 
Autant de paroles qui montent
 
Des contes qu’on n’a jamais lus
 
Rien
Les jours qui se pressent à la sortie
 
Enfin la cavalcade s’est évanouie
 
En bas entre les tables où l’on jouait aux cartes
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