Pierre Reverdy

Chute d’eau

En face du mur sur la glace le périscope d’eau bouge et se rétrécit entre les montants verts de la cascade
 
Dans les parures du papier aux vitres jaunes d’où tombent quelquefois des feuilles sèches l’atmosphère sent toute la campagne au déclin de l’été
L’air est gai l’air est frais
 
Le ciel est plus bas et plus sombre
 
On compte d’ici là le temps qu’il fait
 
La mécanique jusque-là tassée dans un angle se déploie en montrant les engrenages à développements lents irrésistibles
 
Des yeux de feu des pinces de métal sensible
 
Le cœur jeté sous les coups du mouvement d’acier un peu trop plat
 
Le tout se meut trop aisément dans la chambre de chauffe et dans l’arbre où fleurit l’éclair du diamant et la manie des articulations artificielles
 
C’est un bec de gaz de triste mine et chancelant qui veille près du ponton et qui surveille
 
Mais les hommes sont à l’air plus naturel sur le
Mont
Blanc
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