Joseph Autran

En sortant du port

Barque au mince flanc, légère coquille
Qui t’engloutirais sous le premier grain,
Que n’es-tu navire à puissante quille,
Que n’es-tu vaisseau cuirassé d’airain !
 
Poursuis, te dirais-je, oh ! Poursuis ta route,
Sans rentrer au port, stagnante prison.
Cette vaste mer nous appartient toute ;
Perce où tu voudras, perce l’horizon !
 
La route sera toujours bien choisie :
L’Espagne est par là,—voyage d’un jour ;
L’Italie à gauche, en face l’Asie ;
Du soleil partout ! Partout de l’amour !

Les Poèmes de la mer (1859)

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