Grand Dieu, qui vis les cieux se former sans matière,
À ta voix seulement ;
Tu séparas les eaux, leur marquas pour barrière
Le vaste firmament.
Si la voûte céleste a ses plaines liquides,
La terre a ses ruisseaux,
Qui, contre les chaleurs, portent aux champs arides
Le secours de leurs eaux.
Seigneur, qu’ainsi les eaux de ta grâce féconde
Réparent nos langueurs ;
Que nos sens désormais vers les appas du monde
N’entraînent plus nos cœurs.
Fais briller de ta foi les lumières propices
À nos yeux éclairés :
Qu’elle arrache le voile à tous les artifices
Des enfers conjurés.
Règne, ô Père éternel, Fils, sagesse incréée,
Esprit saint, Dieu de paix,
Qui fais changer des temps l’inconstante durée,
Et ne changes jamais.