Poulpe, oh, regarde-moi ! dit l’homme devant son miroir en balançant les bras, en agitant les mains, en frissonnant des doigts.
Poulpe au regard de soi, l’homme-pieuvre dans la glace apparaît et ses tentacules roses, blêmes et frémissants, font des signes de croix endiablés.
Le miroir est un aquarium où l’homme-pieuvre s’est enfermé.
L’aquarium est emporté par la grande marée.
L’homme-pieuvre découvre avec terreur les balayeurs de la mer qui le rejettent sur la terre avec les derniers déchets atomiques mêlés aux os de Trafalgar, de Pearl Harbour, du Titanic.
Dansent et chantent alors les sirènes de chair et d’eau, les hommes-grenouilles et les hommes-cachalots.
Et c’est un opéra de la plus belle eau comique.