Il penseroso (1858)
#ÉcrivainsFrançais
—Ah ! c’est à détester la vie ! Toujours, partout, se sentir seul… A la solitude asservie, Mon âme file son linceul. DIX fois ! ma main l’a mise nue,
De fleur en fleur, papillon, Et de tige en tige, Beau d’or et de vermillon, Fin d’aigrette et d’aiguillon, Étourdi, voltige !
Je sens voler sur tes traces, Ô belle aux yeux languissants, Tout émus et frémissants, Si tu passes, Mon cœur, mon âme et mes sens.
Ô philtre de la sympathie ! Comme le miel au doux rayon, Mis dans la bouche du lion, Ta douceur nous rend l’énergie, Tu rafraîchis le cœur souffrant ;
Je voudrais oublier ! et, dispersa… Comme un troupeau de daims qu’on d… Dans les jardins d’oubli découvrir… Je voudrais oublier. Pour chasser mon souci recourons à…
Sois bien sage, dors, petit frère… A la vitre baisse le jour ; Sans pleurer, attends mon retour Dans ta couchette solitaire. Partons ; lui, du moins, n’a pas f…
La lune au ciel brille ; Chut ! dans la charmille Écureuil trotte sans bruit... Pouf ! d’un fusil le feu luit. Demi-mort, dans l’ombre
Froide ou sèche, acerbe ou pédante… La critique alors est sans fruit ; Et le plus souvent elle nuit En se faisant décourageante. Moquerie est chose indigente :
Souffre ! qu’importe Si, dans ton cœur, Cette douleur Un bien apporte ? Divines fleurs
Linotte Qui frigotte, Dis, que veux-tu de moi ? Ta note, Qui tremblote,
Oui, l’Art est grand ! Ses bois s… Te sont ouverts ; courage, adepte… Comme néophyte il t’accepte, Tu peux franchir tous ses degrés. Sa grandeur n’est point dans la po…
À nos enfants, à nos élèves, À nos amis, à tous pécheurs, Nous voudrions, fougueux prêcheurs… Donner les vertus de nos rêves ; Mais en vain notre voix tonna,
La nuit s’en va, gare au réveil ! Pour vous je crains, ô Poésies ! Par le jour vous serez saisies : Malheur à la phalène au lever du s… Son rayon t’est mortel, ô phalène…
L’horreur dont ne peut se défendre Un cœur fier, n’est pas de souffri… Ni de lutter, ni de mourir, Ni d’aimer sans se faire entendre… On s’ennoblit par ces douleurs ;
Le feu follet gaiement pétille A travers champs, prés et marais ; Mais vite hélas ! tu disparais, Caprice errant, flamme gentille ! Sans la volonté, le talent