Il penseroso (1858)
#ÉcrivainsFrançais
LA MÈRE. Canari, Doux chéri, Chante un peu moins fort, Sur ta gaîté fais quelque effort.
Froide ou sèche, acerbe ou pédante… La critique alors est sans fruit ; Et le plus souvent elle nuit En se faisant décourageante. Moquerie est chose indigente :
Il est tombé, l’arbre au vaste feu… Il est tombé le vieux roi du cotea… Ô mes amis ! qu’un regret, qu’un h… Suive du moins, suive l’antique or… Pleurez, il vit nos gloires, nos m…
« Détends l’arc, » t’ont dit Ésope Et le grondeur de Sinope ; Si ta tête est en syncope, C’est que l’arc fut trop tendu. Or qui trop fend est fendu,
Linotte Qui frigotte, Dis, que veux-tu de moi ? Ta note, Qui tremblote,
Heureux qui sans effort admire ! Cœur humble à la fois et joyeux, Soupirant sans être envieux, Il est joyeux quoiqu’il soupire ; Divin plaisir que d’admirer,
Sans briser l’idole qu’on aime, S’accuser ou se repentir, C’est le moyen de pervertir Notre conscience elle-même : Mal faire en disant Peccavi !
Ce qu’on rêva toute sa vie Rarement on peut l’accomplir ; Ta meilleure et plus haute envie, Dans l’ombre du cœur doit vieillir… Travaille, attends, combats, espèr…
Treize ans ! et sur ton front aucu… Ne viendra, pauvre enfant, invoque… Treize ans ! et dans ce jour nul r… Ne fera d’allégresse épanouir ton… Orpheline, c’est là le nom dont tu…
Par crainte, erreur ou poésie Nous compliquons tout à plaisir ; Les éclairs de la jalousie, Les prismes de la fantaisie Font tout mal voir et mal saisir :
L’idole qui règne sur nous Voudrait y régner sans partage : Aussi nos travers sont jaloux, Chacun d’eux hait sa propre image. Désires-tu donc aujourd’hui
Nous prodiguons au superflu Le temps qui manque au nécessaire… Et le travail qu’il faudrait faire Par notre zèle est seul exclu. Pourquoi donc ? Est-ce humeur lég…
En Décembre, au concert, souvenir… J’entendis, comment rendre un pare… La douleur ineffable et gronder et… D’un grand maître germain c’était… La vie intérieure, avec ses grands…
À nos enfants, à nos élèves, À nos amis, à tous pécheurs, Nous voudrions, fougueux prêcheurs… Donner les vertus de nos rêves ; Mais en vain notre voix tonna,
Quand notre âme est pleine, Nous chantons, enfants ! La joie ou la peine Ont besoin des chants. Le chant, lit de mousse,