LA MÈRE.
Canari,
Doux chéri,
Chante un peu moins fort,
Sur ta gaîté fais quelque effort.
Mon pauvre enfant, comme il est blême !
Déjà cinq nuits je l’ai veillé,
Hélas ! il a peu sommeillé...
Mais, que vois-je ? ah ! le bon Dieu m’aime !
Canari,
Doux chéri,
Chante un peu moins fort,
Dans mes bras mon enfant s’endort.
Comme il est pur, ce front de cire !
Cet œil clos rafraîchit le mien ;
Le sommeil lui fera du bien...
Merci, mon Dieu, de ton sourire !
Canari,
Doux chéri,
Chante un peu moins fort,
De m’épouvanter j’avais tort.
Du bon ange sigual de joie,
Sur la tempe, où vient la sueur,
Voltige comme une lueur...
Ange noir, tu lâches ta proie !
Canari,
Doux chéri,
Chante un peu moins fort,
De l’enfant l’esprit malin sort.
Non, grand Dieu ! c’est l’âme !... ô misère !
Je vois les deux lèvres bleuir,
Je sens le petit corps froidir...
Seigneur, prends pitié d’une mère !
LE BON ANGE.
Canari,
Pauvre ami.
Chante un peu moins fort,
Dans cette chambre il est un mort.