Sois pure comme la rosée,
Comme le ciel que tu reflètes ;
Sois légère aux herbes brisées,
Ame tremblante du poète.
Colore-toi du sang de l’aube,
Scintille en larme aux cils des feuilles ;
Et si des roses te recueillent,
Qu’une vierge cueille ces roses.
Sois lumineuse et résignée,
Rafraîchis le pied qui te foule ;
Souris au soleil hostile, ourle
Les rosaces des araignées :
Comme la froide et radieuse
Rosée enivre les cigales,
Tristesse du poète, abreuve
L’harmonieux concert des âmes !