Charles Guérin

Dans la soudaine nuit d’une jarre de terre.

Dans la soudaine nuit d’une jarre de terre
Plongé par des enfants cruels, ce papillon,
Regrettant le natal azur et la lumière,
Remplit d’un délicat bruit d’ailes sa prison.
 
Ainsi, captive au creux d’une forme d’argile
Qui rompt à chaque élan son essor anxieux,
Fille du jour ravie à l’existence agile,
L’âme se plaint du sort qui la tient loin des deux.

Le cœur solitaire (1896)

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