Albert Mérat

La lande

La ligne impérieuse et fauve de la lande
Change d’aspect, et forme au-dessus du flot clair
Un golfe harmonieux de verdure. Dans l’air
Court un parfum mêlé d’algues et de lavande.
 
Des barques de pêcheurs semblent en longue bande
Un vol silencieux de blancs oiseaux de mer.
Tout est calme. Le vent retient son souffle amer
Et la lune au couchant se lève toute grande.
 
C’est ici-bas que sont les paradis charmants.
Un tout petit ruisseau sous les saules dormants
Cause, malgré le bruit de l’Océan farouche ;
 
Loin de ces pars coteaux jusqu’à l’aube oubliés,
La lumière fuyant frissonnante se couche,
Vague orient des mers qui roulent sous nos pieds.

Les souvenirs (1872)

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