Albert Mérat

La jambe

Comme pâlit la joue au baiser de l’amant,
Une invisible lèvre a touché la peau rose
Aux chevilles ; le sang glorieux les arrose
Sans que leur neige en soit moins blanche seulement.
 
Voici qu’un peu plus haut le divin gonflement
De la chair semble un marbre où la fève est enclose.
Le genou souple règle à son gré chaque pose
Et conduit l’action du pas ferme et charmant.
 
C’est la vigueur et c’est l’élan des chasseresses ;
Ou, dans le geste propre aux plastiques paresses,
La détente du grand repos oriental.
 
Et l’on songe à Diane, au front ceint de lumière,
Parmi ses nymphes, près des sources de cristal,
La plus svelte, la plus superbe et la première.

L’idole (1869)

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