Entrez !
Entrez je vous en prie,
ce n’est qu’un poème, vous savez il n’y a plus grand choses à voir, juste les murs d’un monastère abandonné par ceux qui y crurent
Et ce vieillard là-bas, avachit dans sa douceur diaphane et encore, si vous le voyez vous serez bien le seul
Peut-être une perdrix
Je n’arrive qu’à y parvenir jamais.
C’est pour ça que la tristesse prend sa source dans le renoncement des ogives.
Sur les orbes des murs qui s’effondrent
Les ombres rudérales dont la ligne semble des cils fermés sur ceux qui n’existent plus
Des arbres dressés comme des fers forgés, des ronces comme des grilles
Un lit de cire dont les pavés sont des Êtres
Des rires en quinconces pour oublier l’ennui mais lui ne nous oublie pas.
Tes fenêtres sans glaces laissent passer mes hivers
Mes iris sont bleus comme le feu d’un bivouac pendant que brûlent tes automnes
Je sais que tu me fuis comme une saison séparée par une autre
Alors je me contenterai que nous vivions sur la même planète
Aux humus de l’infâme je trahirai nos règles
Je dirai tout haut ce qui se hurle derrière nos paupières
Ces tristes tombeaux de popelines légères
Le cadavre de mon désespoir agité par ses craintes
Dévore son suaire de souvenirs inutiles
Je ne veux pas des fruits de notre histoire, parce qu’ils se détachent de nous
Ou alors de ceux que nos branches rattraperaient parce que,
Tout ce qui tombe de nous est l’automne d’un printemps où nous avons rit
A chaque fois que j’expire c’est comme tout un ciel qui emporterait ce qu’il reste pour le donner au néant qui s’en fout
Là où tout ce complique c’est quand qu’il il faut reprendre son souffle, respirer sur un avenir où tu n’es pas
Enfin, tu vois bien ce que je veux dire, si tu y es mais, là où je ne peux plus te voir narguer mes inquiétudes et m’éclairer de tes pâleurs
Je rançonne tout seul le moindre Polaroïde
Je te sais offert au vent de mes attentes
Si encore tout ça pouvait être comme ces calvaires à la croisée des chemins
©Alain Cabello-Mosnier (poète gay & MASSEUR)
mercredi 6 janvier 2016