Type : Vers ennéasyllabes "9 pieds ”
Il me fit un bisou dans le cou
Qu’il prétendait tomber de ma poche
Un de ces baisés distraits et doux
Dont la fin selon lui était proche
_ Pour respecter la loi de Manou
Je voulais tenter de te le rendre
Regardes comment il devient fou
Quand il voit ton cou si blanc et tendre
Je sens le guilloché de ses lèvres
Sur la lunule-raie de mes doigts
Oh oui mais voilà que tout s’enfièvre
Nous sombrions, Lui et surtout moi
_ Je connais un endroit rien qu’à nous
Où les baisers sont comme des rois
Mais je ne saurais pas te dire où
Plutôt mourir qu’y aller sans toi
_Que pourrais-je avoir de mieux à faire
Regardes comme il paraît à bout
_Si nous tenons l’art et la manière
Alors mon cœur monsieur est à vous
Ce n’étaient pas vraiment des baisers
Mais tout un chapelet de pléiades
Sa constellation galopait
Comme le taureau des Omeyyades
Ils venaient en quinconce créer
Un insaisissable paravent
Qui délicatement s’entrouvrait
En un Moucharabieh fait de vent
Le tapis que ses lèvres nouaient
Formait un carré d’or et de sable
Que seul un sultan commanderait
Pour conquérir son amant d’érable
D’un coffret en pierre d’Agadir
Il m’offrit un anneau à genou
Pour t’épouser, je l’ai fait sertir
Acceptes cet énorme bisou
Sa belle main vide étincelait
Et ses lèvres s’ouvraient en cousin
Pour qu’au centre j’y puisse poser
Tous les éclats éternels des miens
Écrit et lu par le poète français Alain Cabello-Mosnier en vers hexasyllabes "9 pieds ”
Mardi 26 septembre 2017, à Paris