ode à l'amour homosexuel, vidéo-lue (prose et vers masculins de 14 pieds).
Sous le pont de tes yeux, j’imaginais couler les affluents de ton sommeil, bien à l’ombre d’une allée de grands frênes aux cils blonds.
Tu respirais avec la douceur d’un vent d’été, silencieux comme un signe qui nageait derrière ses garrigues, puis tes yeux s’entrouvraient sur d’immobiles pièces d’eau chagrines, un bleu sur son caillou noir. Un peu plus loin, les deux nasses de tes aisselles restaient là, mornement jetées et toutes pleines de leurs terreurs à venir.
Tu sais, moi aussi j’aurais vécu pour m’y laisser enfermer jusqu’à n’être plus que l’absent que je suis devenu, prisonnier de tes filets d’amant de matin-pécheur. Aujourd’hui, ce ne sont plus que mes poèmes qui te survolent, te couvrent de mes rêves d’automnes, entre neige d’interlignes et ces quelques brindilles de mots abandonnés.
Mille façons d’écrire pour mille façons d’aimer,
qu’importe que tu m’oublies si moi je ne t’oublies pas
Pastorale des douze apôtres pour de doux appâts
Nulle encre sur le papier des âmes se risquerait
A vouloir éternel ce qui jamais ne le sera
Un vieux coucou de toile qui pour toi s’envolera
tout droit sortant des aérogares de mes carnets
vendredi 6 décembre2019, Paris
© (poète gay & MASSEUR)
A. C.-M.