Alain Cabello Mosnier

En tête est mon amie (poème lesbien)*

Poème lesbien

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Elle, Sapiens, Être, et Homo souriante
Entend par sa fenêtre encenser son amante
Entre petite sainte eupatride étendue
et la pute sans crainte encanaillement nue
 
En toi, point d’eau bénite enflaconnée et grise
encore sous la-dite enivrante chemise,
excellente est ma mie en tous nos jeux de l’oie
ex-ante mon amie, ensemble qui louvoie
 
Eux s’égarent mais elle, elle ici chante, pleure,
elle me veut, m’appelle enfant, juste seigneure,
entame ma prière et encendre mon âme,
enverse l’alleutière et sois ma toute dame
 
Encapucine face, encore tête et buste
entrelacs si fugace entend un port auguste,
encline ici et rare en état de prieuse,
exciseuse de phare en ce point effeuilleuse
 
Enchanteler poème et rehausser la rime
enfin là je clairsème et te veux chérissime
enclotir pour chacune et ne garder que le
E pour elle en fortune entière sur la lieue
 
 
 
Achevé le mercredi 31 juin 2021 par Alain Cabello-Mosnier
(poète gay & masseur à Paris)
Note de proximité poétique : 16/20
Il s’agit d’une note purement subjective que j’octroie à mes textes.
http ://poesiesqueer.canalblog.com/archives/2021/07/01/39039287.html

Ce poème est en cela passablement historique puisqu'il est le premier à se laisser écrire entièrement en ce que j'appelle vers lesbiens, de douze syllabes avec césure lesbienne escamotable à six.
En poésie classique il est accepté mais toujours aussi dérangeant de considérer que seule la lettre E est réputée féminine.
Le premier que j'avais écrit avec ce procédé disposait bien de rimes féminines au milieu et à la fin mais le début du ver lui variait en genre. Là j'ai souhaité en plus le commencer avec des E ce qui ne s'était jamais faits.
Je crois que c'est ce qu'on nomme des vers léonins à part que la rime du milieu ne correspond pas à celle de la fin mais à celle d'en-dessous, idem pour les deux rimes de fin.
Comme je voulais rédiger un poème dédiée aux femmes et plus spécifiquement aux homosexuelles, j'ai donc pris de parti de le border de E (sans pluriel puisque toutes sont des consonnes masculines).

Lorsqu'un alexandrin dispose d'un hémistiche en son milieu cela signifie qu'en théorie il serait sécable en deux vers distincts. Le problème c'est que la plupart du temps, le renvoi à la ligne d'un vers pris en son milieux provoque un ré-étalement des syllabes qui en change leur nombre.
J'ai découverts que, si je voulais escamoter un ver de douze syllabes sur une césure féminine, pour en faire deux de six la première lettre suivante devais nécessairement être un E.
Et il faut avouer que c'est très amusant de devoir composer avec cette batterie de difficultés qui nous pousse à aller chercher des mots inconnus pour obtenir des sonorités nouvelles.

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