Poème lesbien
Ce poème est en cela passablement historique puisqu'il est le premier à se laisser écrire entièrement en ce que j'appelle vers lesbiens, de douze syllabes avec césure lesbienne escamotable à six.
En poésie classique il est accepté mais toujours aussi dérangeant de considérer que seule la lettre E est réputée féminine.
Le premier que j'avais écrit avec ce procédé disposait bien de rimes féminines au milieu et à la fin mais le début du ver lui variait en genre. Là j'ai souhaité en plus le commencer avec des E ce qui ne s'était jamais faits.
Je crois que c'est ce qu'on nomme des vers léonins à part que la rime du milieu ne correspond pas à celle de la fin mais à celle d'en-dessous, idem pour les deux rimes de fin.
Comme je voulais rédiger un poème dédiée aux femmes et plus spécifiquement aux homosexuelles, j'ai donc pris de parti de le border de E (sans pluriel puisque toutes sont des consonnes masculines).
Lorsqu'un alexandrin dispose d'un hémistiche en son milieu cela signifie qu'en théorie il serait sécable en deux vers distincts. Le problème c'est que la plupart du temps, le renvoi à la ligne d'un vers pris en son milieux provoque un ré-étalement des syllabes qui en change leur nombre.
J'ai découverts que, si je voulais escamoter un ver de douze syllabes sur une césure féminine, pour en faire deux de six la première lettre suivante devais nécessairement être un E.
Et il faut avouer que c'est très amusant de devoir composer avec cette batterie de difficultés qui nous pousse à aller chercher des mots inconnus pour obtenir des sonorités nouvelles.