C’est a Our que vivait ce garçon d’âme blonde
a l’esprit aurifique, vif et sans égal,
son corps miraculeux était un vrai régal,
né d’un prince et d’un dieu dont il fut la Joconde
La marche des petits souliers de ses aisselles
empruntait sa peau de flocons abandonnés,
une huile sur bois peinte par Tintoret,
que venait refléter l’orbe de sa prunelle
Son ventre collinaire aux courbes nivéales,
se perçait du plus minuscule des nombrils,
trace dans la craie laissée au sol d’un toril,
par le souffle d’un ure aux brumes hivernales
De cette ornière enneigée, sortit une émine
qui se cacha en ses doux monts vénériens
ne montrant, déposée dans ses langes chrétiens,
que la houppe soyeuse de sa queue d’hermine
Ses génitoires à la pomme marbrière,
présentaient la feuille d’une verge au béron,
où pelote et aiguille sur un guéridon,
présentaient un buissonnier en poils de panthère
Un Satyre surgit, le prit et l’encula
_ Je le dirais à mes deux pères,
Je le dirais à mes deux pères, criait l’enfant,
si vous vous arrêtez, le dirais à mes deux pères...
Ainsi depuis ce jour, releva-t-il quotidiennement son adorable petit piège à oiseaux.
“ Après tout, se disait-il, ce n’est pas du braconnage, puisque je les relâche après..." Et en effet, Faunes et Satyres repartaient, groggy mais heureux en direction de la forêt.
Alain Cabello-Mosnier
lundi 9 janvier 2023