toute chose plus belle
la chancellerie du feu la chancellerie de l’eau
une grande culbute de promontoires
et d’étoiles
une montagne qui se délite en
orgie d’îles en arbres chaleureux
les mains froidement calmes du soleil
sur la tête sauvage d’une ville détruite
toute chose plus belle toute chose plus belle
et jusqu’au souvenir de ce monde y passe
un tiède blanc galop ouaté de noir
comme d’un oiseau marin qui s’est oublié en plein vol et
glisse sur le sommeil de ses pattes roses
toute chose plus belle en vérité plus belle
ombelle
et térébelle
la chancellerie de l’air
la chancellerie de l’eau
tes yeux un fruit qui brise sa coque sur le coup de minuit et il n’est plus
MINUIT
l’Espace vaincu le
Temps vainqueur
moi j’aime le temps le temps est nocturne
et quand l’Espace galope qui me livre
le
Temps revient qui me délivre
le
Temps le
Temps
ô claie sans venaison qui m’appelle
intègre
natal
solennel