à
Jacqueline
Leiner
rumeur
de remugle de mangles de coques déchirées
de graines volantes
rumeur de graines ancreuses qui savent si bien s’inventer le supplice d’une terre
(et tant pis pour ceux qui ne comprennent pas la gravité toujours à remonter de ce jeu de dérives et d echouages)
condescendance du balisage annoncée
galop précipité du fond des âges de toutes bêtes effarouchées
la langue de feu le dire
la bonne vipère exaspérée du tendre lait des hommes
Quand je me réveille et me sens tout montagne pas besoin de chercher.
On a compris.
Plus
Pelée que le temps ne l’explique.
D’autres fois à me tâter tatou, je m’insiste de toute évidence en
Caravelle, étreignant sans phare tous feux éteints un océan d’huile fausse et de flibuste
Parfois c’est une cannaie en fleurs qui m’improvise
plumet en tête.
Balance ce n’est pas le bon signe.
C’est que j’attends l’imminente arrivée d’un mildiou
rabougrisseur.
Rien ne délivre jamais que l’obscurité du dire
Dire de pudeur et d’impudeur
Dire de la parole dure.
Enroulement de la grande soif d’être
spirale du grand besoin et du grand retour d’être
nœud d’algues et d’entrailles
nœud du flot et du jusant d’être.
J’oubliais : le dire aussi d’étalé :
c’est nouée la fureur de ne pas dire.
La torpeur ne dit pas.
Epaisse.
Lourde.
Crasse.
Précipité.
Qui a osé ? l’enlisement est au bout.
Au bout de la boue, ah !
il n’est parole que de sursaut.
Briser la boue.
Briser.
Dire d’un délire alliant l’univers tout entier à la surrection d’un rocher !
Cet espace griffonné de laves trop hâtives je le livre au
Temps.
(le
Temps qui n’est pas autre chose que la lenteur du dire)
la fissure toute blessure jusqu’à la morsure de l’instant infligée par l’insecte innocent
L’interstice même que la vie ne combla
tout se retrouvera là
cumulé pour le sable généreux
Prière reconnaître à l’orée de la caverne un bloc de jaspe rouge assassiné de jour caillot