J’attends au bord du monde les-voyageurs-qui-ne—vien—
dront-pas donnez-m’en du lait d’enfance des pains de pluie des farines
de mi-nuit et de baobab mes mains piquées aux buissons
d’astres mais cueillies
d’écume délacent avant temps le corsage des verrous
et la foudroyante géométrie du trigonocéphale
pour mon rêve aux jambes de montre en
retard pour ma haine de cargaison coulée pour mes
6 arbres géants de
Tasmanie pour mon château de
têtes en
Papouasie pour mes aurores boréales mes sœurs mes bonnes amies pour mon amie ma femme mon otarie ô vous toutes mes amitiés merveilleuses, mon amie, mon
amour ma mort, mon accalmie,
mes choléras mes lévriers mes tempes maudites et
les mines de radium enfouies dans l’abysse des mes
innocences
sauteront en grains
dans la mangeoire des oiseaux
(et le stère d’étoiles
sera le nom commun du bois de chauffage
recueilli aux alluvions des veines chanteuses de nuit)
à la 61e minute de la dernière heure
la ballerine invisible exécutera des tirs au cœur
à boulets rouges d’enfer et de fleurs pour la première fois
à droite les jours sans viande sans yeux sans méfiance
sans lacs à gauche les feux de position des jours tout court et des
avalanches le pavillon noir à dents blanches du
Vomito-Negro3 sera hissé pendant la durée illimitée du feu de brousse de la fraternité.